Les revenants et les ancêtres
La religion et la spiritualité occupent une place prédominante dans le quotidien de la population béninoise. Plusieurs religions se côtoient et on en compte trois principales à savoir : l’animisme (le vaudou), le christianisme (catholicisme, protestantisme, évangélisme) et l’islam.
Véritable religion et culte traditionnel du pays, l’animisme (le vaudou) est pratiqué par 80 % de la population. Pour sa part, le christianisme est présent chez 43 % des Béninois tandis que l’islam regroupe 24 % d’adeptes béninois et béninoises.
La population béninoise considère la place des ancêtres et des esprits comme primordiale, non seulement dans leurs rites et coutumes, mais également dans leur processus de prise de décisions. À cet égard, le vaudou tient une place de choix pour obtenir des conseils judicieux.
Le Culte du vaudou
Le vaudou est une religion originaire de l’ancien royaume du Dahomey (Bénin). Il représente une expression de la spiritualité des millions d’Africains victimes de la traite esclavagiste au XVIesiècle, déportés dans les colonies du Nouveau Monde pour servir de main-d’œuvre.
Le vaudou est né de la rencontre des cultes traditionnels des dieux yorubas et des divinités fons et ewes, lors de la création puis de l’expansion du royaume fon d’Abomey aux XVIIe et XVIIIe siècles.
Parfois assimilée à des pratiques occultes éclatées en de multiples communautés, cette religion d’ordre cosmique issue des cultes animistes africains est toujours largement répandue au Bénin et au Togo, comme dans le célèbre marché des féticheurs, à Lomé. L’origine du mot « vaudou » est encore incertaine. Il proviendrait du mot « vodun » et signifierait « esprit » en fon, un des dialectes parlés au Bénin.
Le culte vaudou compte environ 50 millions de pratiquants dans le monde. De nombreuses communautés « vaudouisantes » existent dans le monde entier, majoritairement sur le continent américain et aux Antilles. Il existe en Europe des communautés plus discrètes, mais néanmoins actives, tel que le Hounfor bonzanfè, le Lakou sans Lune ou le Hounfor Konblanmen. Au début du XXIe siècle, le vaudou s’étend également au Canada, où de nombreuses communautés ont vu le jour et tentent de mettre ce système de croyances au-devant.
La famille de Souza est probablement la seule à posséder son propre vaudou, le Dagun, dont l’origine est directement liée au Chacha I. Selon Dah Dagunnon, le chef de culte, le Dagun protège principalement les enfants.
Aujourd’hui, Ouidah est le centre névralgique de la religion vaudou au Bénin et, probablement, dans le monde. En 1992, la ville a accueilli le premier festival mondial consacré à l’art et à la culture vaudou. Par ailleurs, le jour du festival annuel du vaudou à Ouidah, le 10 janvier, a été déclaré fête nationale.